Alors...

Journal de bord d'un Auvergnat de 22 ans expédié au pays des glaçons pour étudier les cailloux... du moins en théorie.

jeudi 27 août 2015

Les voies de l'administratif sont impénétrables

Je n'ai rien fait hier car un article me prend en général de une à deux heures. Hier il ne m'est pas arrivé grand choses et ce jour-ci non plus. 

A vrai dire je cherche désespérément à avoir mon Saint Graal en tant qu'étranger: un Kennitala. C'est un numéro d'identité que chaque islandais a pour toute sa vie et doit utiliser à peu près partout, même sur des forums sur le net! Et de mon côté il m'en faut un puisque je reste ici plus d'un semestre. Ce qui m'autorisera à avoir une carte étudiante, ce qui m'autorisera à avoir mes coordonnées internet car évidemment je suis le seul péquin de la fac à ne pas en avoir eu, ce qui me donnera accès à mes cours mais également à l'inscription à la fac en france, et donc à la sécurité sociale et donc à la mutuelle. Ce qui me permet aussi d'acheter une carte de bus à l'année (car pour le moment je paye les tarifs plein pot et j'en suis à genre 50€ en une semaine) mais également à m'inscrire au sport (ce qui commence également à me manquer méchamment)...

En attendant que mon flux d'ondes négatives passe, détendez-vous devant une plétore de  photos: ici une photo de Viðey (ouest).

Bref l'Islande aussi a ses tares administratives. Je vous passe mes aventures de bureaux fermés en bâtiments non affiliés au bon problème et à la dixaine de kilomètres à pieds que j'ai fait en deux jours pour au final avoir juste réussi à donner mes papier pour être enregistré en tant qu'étranger résidant en Islande (ce qui prend deux mois à valider).

Passons! Je vais dire une dernière chose négative et passer aux choses autres.
Et évidemment ça tombe sur le bus! (bim)

...il y a de jolis vitraux à Hjallakirkja.

Prendre le bus en Islande demande d'être dégourdi de niveau 102/100 et d'avoir un sens de l'orientation plus aiguisée qu'un GPS. Or malgré mes bonnes capacités dans ces deux domaines (ce dont je suis assez fier en général), il m'est impossible de m'en sortir ici. Hier encore j'ai fini sans tickets, perdu dans l'est de la capitale, sous la flotte par un vent à décorner les boeufs, les vaches et Satan au passage. Les nouveaux problèmes de bus qui me sont arrivés:

-Les plans de bus n'affichent pas le nom des rues alentour (j'en fait 1km en trop à pied ce midi et je suis retourné en arrière en courant, en montée pour manquer de creuver dans le bus surchauffé par le soleil... et oui aujourd'hui il faisait beau!)
-Les arrêts n'ont pas de nom et parfois pas de panneaux de l'autre côté de la route pour l'autre sens. Quand comme aujourd'hui il faut traverser une 4 voies pour aller voir si c'est toujours la bonne ligne de bus qu'on suit, ben on se prive de ce luxe. Et laisser LA MOINDRE place au hasard ici est assurément un echec cuisant qui arrive.
-Les arrêts ont souvent deux noms. Celui qui sera affiché sur l'application, celui affiché sur le panneau (donc en police 10) et celui dans le bus peuvent être TOUS différents... c'est vraiment pas cool.

Quoi de plus en adéquation avec l'esprit islandais que ce livre?

-On ne peut donner que l'appoint ou plus dans le bus. Et 400ISK (2,70€) ça ne peut se faire qu'en pièces, après c'est les billets. Donc vous n'avez JAMAIS 400ISK. J'ai donc payé 1000ISK (6,70€) un trajet pour la fac hier. 
-De même, on ne peut acheter les tickets qu'à certains points indiqués sur le site de la compagnie. Et une fois sur place rien n'est indiqué. Ainsi, au grand centre commercial de Kringlan (qui est plus grand que celui de Kópagvogur à mon avis) on peut en acheter. Après m'être tapé tout le centre 2x puis m'être avachi dans les grands sièges mous, j'ai fini par demander à l'accueil. Ben c'est là. Mais c'est plus discount d'acheter les tickets par 9! Ils ne sont pas à 3600ISK (24,66€) mais à 3500ISK (23,98€)! Et ouais! 68 centimes d'économies sur presque 25 boules! 

...jolie maison bleue non?

Allez je n'ai pas grand choses d'exceptionnel à dire en fait mais je vais directement passer aux choses en vrac pour compenser le bloc d'ondes négatives du dessus.

-Hier j'ai fait ma première conversation intégralement en Islandais! (Wouhou!) Avec un vieu monsieur (qui parlais avec une vieille voix rauque en plus) dans le bus qui a commencé sa conversation par la phrase la moins propbable du monde quand on accoste quelqu'un: "Ertu Íslendigur?" (Es-tu Islandais?) En général j'arrive à passer, pas pour un local (je n'ai pas cette outrecuidance) mais au moins pour un non-touriste, ou un non-étranger, mais j'ai mis un drapeau danois sur mon cartable quand je suis allé au Danemark et on me prend souvent pour un danois ici.

-Je n'ai pas pu prendre le superbe bâtiment de Harpa en photo aujourd'hui et c'est dommage parce que par beau temps c'est un jeu de lumières et de couleur qui déchire! Peut être demain...

-Le guide du routard dit: "En Islande, le français est à peu près aussi répandu que le serbo-croate." ce qui est vrai et faux. Vrai parce que vous n'aurez jamais rien de traduit sur la nourriture ou dans la rue (au musée par contre il y a de quoi avoir un audioguide ou un descriptif en français). Mais c'est faux car beaucoup d'Islandais se sont essayés au français à l'école ou en vacances (Les Islandais apprennent en général l'anglais et le danois à l'école, mais partent souvent en vacances au soleil, ce qui est donc la côte méditerranéenne.) Du coup ils sont pas mal à dire quelques mots, mais parfois plus! Dans la famille où je suis, la soeur de ma proprio est bilingue, bien que rouillée, sa mère parle bien et son père et elle baragouinent un peu.  Beh oui le français à l'étranger ça a TOUJOURS la côte! (sauf peut être dans quelques ex-colonies...)

-On m'a dit que l'été était terminé hier... Ah bah mince.

Sur le chemin des courses.

-Et pour finir je pioche dans ma bible du "Petit Livre des Islandais":

Le besoin d'indépendance des Islandais:
Il se traduit dans la vie de tout les jours sous de nombreux aspects qui vont de l'accès à la propriété qui est quasi obligatoire, contrairement à la location qui est très peu pratiquée; jusqu'au fait de tout organiser à la dernière minute par peur de se bloquer des opportunités meilleures en s'y prenant en avance (chose dont je souffre également!). On ne sait pas d'où ce besoin d'être indépêndant et de se bloquer à toutes choses pouvant châtouiller sa liberté individuelle vient. Surement de l'époque danoise où l'Islande était une colonie pauvre, où tout le monde vivait toujours sur le qui-vive dès qu'arrivait un bateau de pêche ou dès que le temps se prêtait à aller aux foins. Comme chez nous également, toute la vie s'arrêtait d'un coup pour s'orienter vers la tâche à faire. De ce fait à l'époque, aucune stabilité n'était réellement possible chez les Islandais, et certains pensent que ce caractère viendrait de là. Personnellement je comprend parfaitement ce problème de "refuser de s'engager au risque de ne pas avoir une vie maîtrisée." Je ne dirai jamais: "OK ben le 26 de dans 3 mois je viendrai au comité de soutien des sans-papiers unijambistes aux passé nazi qui ont du mal à s'intégrer." ou alors "Manger chez toi dans une semaine le soir ... euh ... ben je te tiens au courant (à la dernière minute)."

On est beaucoup dans le même panier je pense. Hier encore je n'ai pas voulu m'inscrire au groupe des Erasmus qui veulent organiser des trucs ensemble. Certes ça peut être drôle mais... non pas pour moi. 

Demain si je me débrouille bien, je vais tester quelque chose de particulier et 100% islandais. ;) 

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