Alors...

Journal de bord d'un Auvergnat de 22 ans expédié au pays des glaçons pour étudier les cailloux... du moins en théorie.

lundi 31 août 2015

Le Jmenfoutisme

Il y a un sentiment assez paradoxal sur l'île qui mêle rigeur et laisser aller. D'après le bouquin d'Alda Sigmunsdóttir une spécialité du pays est de tout faire à la dernière minute. Or il est soit disant viscéralement innaceptable de passer pour un tire-au-flanc. Alors celle-ci explique ce paradoxe par le fait que tout faire dans un rush en mettant un bon coup de collier relevait d'une sorte de masoschisme que les insulaires aiment bien s'infliger pour montrer de quoi ils sont capables tout en se gardant le reste du temps pour eux. Elle évoque aussi le fameux besoin d'indépendance et l'horreur que ça serait de faire les choses en avance ou même à l'heure. Ca pourrait empiéter sur la liberté individuelle et ça en braque certains.

Perso je vois un peu de tout. Tout dépend du domaine, à la fac on est pas mal à venir régulièrement depuis une semaine mais ils ne jugent pas utile de nous dire que les cours sont reportés. De même, les problèmes administratifs sont souvent réglés d'un "Pffrt! Allez voir là-bas, sinon ça attendra plus tard où ça n'empêchera rien.". J'ai même eu: "D'après l'ordi vous avez loupé une semaine de cours... boh c'est pas dramatique." Il se trouve que j'en ai pas loupé de surcroît.

Ici la phrase "Þetta reddast" (Ca va s'arranger) est genre la devise nationnale qu'on sort à chaque problème quelle que soit son ampleur. Il ne faut pas nourrir l'anxiété en donnant plus d'importance au problème qu'il n'en a

Ce jmenfoutisme est beaucoup plus présent dans la façon d'agir et de faire par contre. Les gens s'assument facilement, on voit des couleurs de cheveux assez farfellues, du rose bonbon jusqu'aux fesses, au vert gazon bien coiffé. Il est normal  de rôter ou de lacher un vent en société, ça arrive, alors à quoi bon le souligner en s'excusant ou autre? Je l'ai même vu en pleine rue. 

Mais ce qui est encore mieux, c'est de laisser aller son côté un peu artistique, ainsi on a énormément de groupes de musique, certains disent que tous font au moins parti d'un groupe. Montrer qu'on est un peu décallé en se balladant en Jedi comme l'ancien maire de la capitale. 

C'est un humoriste qui a fait comme Coluche à la présentielle sauf qu'il est allé au bout et a fait du bon boulot en plus. C'est un peu mon idôle. (Ca m'a vraiment l'air d'être le hall de la fac... faut que je vérifie cette plaque à gauche si c'est bien ça.)

Ou décorer une des gares routières avec des trucs tricotés. J'ai aussi montré les poissons sur les pavés, on a aux entrées de Laugarvegur (la rue commerçante) des vélos peints en jaune ou rose juste parce que c'est "cool" ou mieux, "flótt" comme on dit ici. Toujours d'après la même personne, être "flótt" est très important comme dans pas mal de sociétés modernes et ça peut prendre des tournures ridicules et des ampleurs inconsidérés, surtout dans le milieu du consumérisme. Ainsi, paraît-il que chaque foyer à encore un vieux bac masseur de pieds turquoise dans le placard car c'était la mode pendant quelques mois fin des années 1980 et que tout le monde s'en est acheté ou offert un à Noël avant de se rendre compte que le va-et-vient d'un bout de plastique dans l'eau c'est en fait plutôt nul. 

Ci-dessous, l'oeuvre du collectif des tricoteuses en colère. Enfin juste la déco de la gare routière de Hlemmur.
Pour les voyages ya même des bouquins en islandais, en danois et en allemand.


Ca recouvre un mur...

En fait, il est positif de passer pour une sorte de doux rêveur, la personne qui est fondamentalement gentille, un peu farfellue mais pas folle pour autant. L'aspect puéril que les jeux de mots sexuels ou les remarques tordues font toujours rire ici. (Mais m'a-t-on conseillé d'être moins explicite sur le blog alors je parlerai de l'engouement pour les homosexuels au sein de la société scandinave que dans quelques mois.) L'Islandais moyen aime rire de la sexualité ou de la mort (comme le prouve les petis bouquins d'Hugleikur Dagsson) et moi aussi, mais je comprend que ce ne soit pas le cas de tous.


Il est meugnon le chat!

C'est des choses qui s'illustrent bien par les professions tordues dans l'annuaire par exemple. Bon je n'ai pas vraiment trop de trucs à dire, l'annulation de mon cours m'a un peu bloqué ma journée... voilà quelques petites choses que j'ai encore remarqué:

-Les hot-dogs français ou "frönsk pylsur" qu'ils vendent un peu partout sont une tuerie, c'est du pain un peu croustillant avec des graines de sésame et en sortant de la piscine c'est jouissif!

-J'ai testé les marmites bouillanantes de la piscine, bah 44°C c'est un peu beaucoup quand même, le bain de vapeur c'est bizarre quand on a jamais essayé, mais se mettre ensuite dans le bac d'eau marqué 5-8°C c'est énorme! Par contre jusqu'à 22h tout est bondé! Mais qu'est ce que c'est bon quand il fait 7°C!

-Les noms des rues sont plus souvent des noms de groupes de rues, alors pour remédier à l'horreur que ça représente quand on se retrouve en banlieue, j'ai trouvé ce panneau. Il reste plus qu'à en mettre pour chaque rue.

Là ça devient ridicule.

-Ils remplacent souvent la chapeleure par une sorte de poudre orange et jaune fluo... ça me choque. j'essayerai mais paraît-il que c'est moyen.

-Je sais pas quoi faire de mon requin faisandé qui me guette dans le frigo...

-Ce dessin de Dagsson me fais penser à la génèse islandaise.

"Merde! Le maire arrive! Vite Helen cache l'attardé!"
-Les bornes d'incendies ressemblent à des pompiers.


-Le W n'existe pas en islandais et ils ont un peu de mal avec. Je trouve ce vandalisme du bus parfaitement islandais.


-Si vous perdez vos gants dans le bus ils seront mis là.



-Ce truc me perturbe plus qu'il ne le devrait, c'est marqué: Hiver, Eté, Printemps, Automne. Dans cet ordre...

dimanche 30 août 2015

Elfes, Bible, et Pantalons

Hier j'ai un peu rien glandé... je suis allé à IKEA pour deux babioles et de la nourriture, puis comme une quiche j'ai pris le bus 21 dans le mauvais sens (vu que les deux sens de la ligne passent à 2min d'écart au même arrêt...), alors j'ai passé une heure à faire le tour de la ligne 21 qui m'a emmené à Hafnarfjörður où j'ai fini par voir un panneau: "Reykjavík: 10km".. ah. Mais après m'être trompé d'arrêt en essayant de gagner du temps en prenant le 4, j'ai quand même fini par arriver chez moi, avec les surgelés dans mon sac bandoulière plus si surgelés que ça et ma fesse droite congelée grâce à la magie de la thermodynamique et des échanges de chaleurs de corps chauds à corps froids.



Je mange vite parce qu'à 20h je veux être au centre de Reykjavík pour faire une visite guidée: la Haunted Walk (Marche Hantée).

Leur logo, RDV sur www.hauntedwalk.is pour plus d'info.

C'est une marche d'environ 2km sur 1h30-2h qui se fait tout les jours à 20h (sauf le vendredi puisque d'après eux, même les fantômes se reposent le vendredi soir) et qui coûte 2500ISK (17€), c'est un peu cher mais pour un guide pendant deux heures c'est finalement assez normal. La visite se fait en anglais par un (e) historien(ne) qui nous trimballe dans la ville en nous expliquant pas mal de choses le temps que la nuit tombe. C'est vraiment interessant et parfois drôle! Normalement ils font des visites du 15 mai au 03 septembre cette année, mais en dehors de la saison on peut demander un tour pour 20 000 ISK (139€) donc il vaut mieux être un bon groupe. Mais dans le noir en automne ça doit être cool.

Alors le point de rendez-vous est à l'hôtel Reykjavík à côté de l'office du tourisme, on paye cash et on part. La guide qu'on avait était vraiment sympa. Et c'est la seule activité ici où j'ai enfin pas croisé de français (parce que le franchouillard moyen ne prend pas une visite guidée en anglais), alors que les français pullulent dans cette ville (mais j'y reviendrai).

SPOILER ALERT! Si vous voulez faire la Hauted Walk, ne lisez pas la suite. ;)

Alors on nous explique des trucs comme les rochers qui ont des marques d'engin de construction et qui ont été laissés un peu partout. C'est parce que quand il arrive des petits accidents sur un chantier (comme casser un truc, tomber en panne etc...) et qu'on commence à avoir un soupçon, il arrive fréquemment que l'on fasse appel à un médium pour savoir si on emmerde pas les Elfes. Et si c'est une "Elf-stone" (leur maison quoi), il faut la laisser sur place. Ainsi, dans la ville où j'habite, un gros projet de route a été dévié et contourne un rocher pour cette raison. (euh ça n'a qu'une dixaine d'année comme projet...).

Une Maison d' Elfe.

Par ailleurs les Islandais ont eu quelques problèmes en religions. D'abord païen, puis catholiques puis finalement luthériens, ils ont dû adapter un peu toutes leurs croyances pour que ça colle à leur quotidien. Ainsi je vous explique la naissance des Elfes, selon la Bible, où comment on l'apprend ici.

Adam et Eve ont eu plusieurs enfants, et un jour Eve alla les laver à la rivière (sûrement pas en Islande sinon ils seraient bleus). Sauf qu'elle ne les avait pas tous lavés quand Dieu décida de leur rendre une petite visite surprise. (Genre "Salut, je viens boire le café et juger votre décoration intérieure.") Eve avait trop honte pour lui présenter ses enfants encore sales alors elle les cacha. Dieu, pas trop dupe quand même lui dit un truc comme "C'est donc vraiment toooouuuuut les enfants que tu as?" ce a quoi elle répondit "Euh... oui c'est ça! ... enfin je crois...". Et Dieu qui n'aime pas être pris pour un jambon d'agneau s'exclama: "Ce qui est caché à Dieu doit rester caché aux yeux des Hommes." Ainsi, les elfes (qui sont que des sortes d'hommes invisibles ici) sont devenus invisibles aux yeux des hommes. Mais ça explique pas pourquoi ils ont des pouvoirs magiques. Bon c'est déjà bien d'avoir adapté ça à la Bible alors on va pas leur en vouloir de pas tout nous dire!
On les appelle le "Huldufólk" ou le "Peuple caché".
Dagsson a ses petits bouquins dispo en France, c'est drôle et assez vulgaire par ailleurs.

Mais les croyances islandaises sont plus vastes. On a aussi la recette de l'argent facile. Il faut juste savoir coudre et avoir un bon copain. Et être un homme parce que la magie n'est que pour les hommes au Moyen Âge d'Islande (du coup on a brûlé une sorcière et 21 sorciers ici.)

Alors vous voulez vous adonner à la magie pour devenir riche. Donc vous allez voir votre meilleur ami afin d'avoir son accord pour ce qui va suivre. Il a une santé maigrichonne et accepte. Un jour il décède (NON! Ca marche pas si vous le tuez!) Alors vous commencez à lui écorcher le bas du corps pour récupérer la peau de ses jambes et ce, jusqu'à la ceinture. Vous faites sécher parce que c'est cradingue quand même puis en tant que mauvais élève de la mode vous enfilez ça comme un pantalon. Chose qu'on appele "Necro-pants". Mais il suffit pas d'avoir mauvais goût pour être riche. Il faut aller à l'église et piquer une pièce à une vieille veuve pauvre. (Ce qui est juste trop méchant en fait.) Et la placer dans le scrotum de feu votre ami qui pendouille devant le votre. 

Et LA vous pouvez devenir riche! A condition de le garder sur vous sinon ça marche plus! Et si vous voulez le passer a un pote sorcier aussi, il faut enlever une jambre, que l'autre mette la sienne dedans, puis après enlever l'autre et qu'il mette sa deuxième.

C'est meugnon hein? On peut en voir un dans un musée au nord du pays.


Quoi d'autre? On a quelques histoires de serial-killers, une femme qui a eu une vie de merde, qui s'est faite torturer etc... pour des histoires de crime passionnel puis alors qu'elle y était pas vraiment pour grand chose elle a été tuée en prison pour éviter d'être méchamment tuée en Norvège, ensuite elle a été foutue dans une fosse sous l'actuelle cathédrale et chaque visiteur devait lui jeter une pierre pour ne pas s'attirer le malheur. Début XXème le pays a dit que ça commençait à bien faire ces sauvageries et ils lui ont offert une vraie tombe au cimetière municipal.

Il faisait trop sombre même pour mon portable, mais j'y retournerai.

Par ailleurs le cimetière est particulier ici. Il faut savoir qu'il y a qqun qui vous accueille quand vous rentrez et veille sur vous pendant votre visite. C'est la première personne enterrée dans le cimetierre. Cette personne a un symbole sur sa tombe et elle est en charge de s'occuper des morts et des visiteurs de son cimetière. C'est pour ça que le cimetière municipal est resté vide pendant plusieurs années début 1880's car personne ne veut que son proche n'ait a bosser dur tout l'éternité. De même, on n'enterre rarement un proche vers la tombe du veilleur du cimetière parce qu'avec toute cette activité, c'est un voisin bruyant.

Ici, c'est une femme appellée Gúðrun enterrée en 1887 je crois. Et il s'est trouvé que le responsable qui lui ait attribué ce rôle là n'est autre que son ex- qui était juge. Le salopiaud. Evidemmment il est enterré ici et pas sûre qu'elle l'aide à entretenir ses plantes quand il part en vacances. 

La tombe de Gúðrun et son symbole: la lampe du veilleur des morts.

Le cimetière est assez vaste et est considéré comme la plus grande forêt de la péninsule (et je vais y retourner souvent parce que les arbres me manquent), mais ici c'est pas mal vu de trainer au cimetière, après tout, je préfère qu'on aille visiter ma tombe ou la photographier plutôt qu'elle reste à l'abandon. C'est la pensée générale ici même.

Les trölls on en entend plus trop parler vu que la lumière les tue. On a peur que l'éclairage nocture les ai erradiqué.

10 couronnes

Derrière les pièces de monnaies et sur le parlement il y a 4 bestioles: un dragon, un aigle, un taureau et un géant de pierre. Ca remonte à une époque où un roi Norvégien voulait envahir le pays. Pas très malin il envoya un magicien en éclaireur pour établir sa stratégie militaire. Le magicien revint en lui disant avoir vu ces quatres protecteurs géants et qu'il serait IMPOSSIBLE d'envahir cette île. Alors il s'est ravisé. Ainsi l'Islande n'a pas d'armée, ce qui est pratique parce que quatre monstres c'est bien moins cher.

Par ailleurs, beaucoup croient aux elfes, il y a peu, un sondage a demandé qui était croyant sur l'île, 67% des islandais se sont dit croyant, puis le même sondage demandais qui croyaient que les elfes existaient, et 75% on répondu que oui. (Chiffre très élevé, on trouve un peu tout et n'importe quoi sur le sujet.) La guide nous disait qu'elle était sceptique mais que sa mère y croyait dur comme fer et qu'elle sortait des phrases comme: "Mais où est ma [insérer objet perdu].. bah... les elfes l'ont emprunté, ils me le rendront quand ils auront fini.".

Aussi, le paganisme est revenu en Islande, du fait que c'est plus cool et que c'est toujours resté un peu traditionnel. On peut se marier au sein de l'église païenne qui est une religion officielle ici depuis genre 40 ans je crois. Je dois me tromper... bref. Et comme disait la guide: "C'est dommage qu'entre le paganisme, le cristianisme et le luthérianisme on est choisi le luthérianisme et Jesus, enfin je veux dire, Thor il est trop fort, il a un marteau, il se bat avec les Avengers et il a été élu l'homme le plus sexy du monde cette année!" Alors ici Jesus on l'aime, mais face à Thor il peut aller se faire cuire un oeuf! 

C'est pas Jesus...

En fait ici on aime beaucoup Jesus, sur les photos de famille du début du siècle on voyait la famille, Jesus au fond, des croix blanches pour les enfants morts peu après l'accouchement, et les crânes des enfants morts plus vieux, afin que tout le monde soit sur la photo!

Je passe la place de la ville où un type faisait pousser ses légumes sur l'ancien cimetière sans qu'on ait jugé utile de virer les corps.

Bref, ça vaut le coup, et si j'arrive à rassembler beaucoup de personnes je la referai bien hors saison en pleine nuit.

Maintenant, les anecdotes en vrac:

-Il n'y a pas d'orages en Islande, tout au plus une fois par an, ce qui met tout le monde en extase. (Et c'est du coup étrange de vénérer le Dieu du Tonnerre.)

-Il arrive l'été que certains copulent dans le cimetièrre, lors d'une visite précédente un touriste a surpris deux vieux qui tentaient de repeupler.


-Il y a un monument en français sur les 71 pêcheurs français qui sont morts échoués ici. Le monument a une citation de "Pêcheurs d'Islande" de Loti et 71 pierres par terre. Un seul a survécu, il était pas trop en forme et une jeune fille a été assignée a faire tout ce qu'elle pouvait pour le sauver. Ainsi, en regardant dans le livre des islandais, pas mal de personnes (dont la guide) descendent de ce marin et de cette fille. 

-J'ai rencontré une canadienne sympa qui parlait anglais mais jurait en français (à cause de son père français). Ca a donné de belles phrases comme : "Look a that grosse pouffiasse!" ou "She's just a pute!" (pas dans le contexte, elle m'a donné ça en exemple).

-La plupart des touristes en Islande sont français, et quand je leur parle tous me disent la même chose: c'est chiant d'avoir des français absolument partout!! Perso j'en peux plus, c'est toujours les touristes les plus grossiers et qui exigent tout en français, j'ai un peu honte de m'afficher frnaçais en pleine période touristique là... Mais c'est un cliché évidemment. C'est pour ça que j'ai trouvé ça étrange d'être le seul français de la visite hier soir mais une visite guidée en anglais fait qu'en fait ils en croisent très peu. (Du coup je garde mon drapeau danois sur mon sac.)

-Harpa c'est super classe la nuit, et il y a une projection toute les 30min à l'intérieur, je sais pas ce que c'est mais des français (encore) en sortaient et disaient que c'était trop bien.


vendredi 28 août 2015

A POIL!

Ce matin je me suis levé pour pratiquer le sport national islandais: poser son cul dans une marmite d'eau chaude!

LA PISCINE:

Oui! Ici on ne compte pas les piscines d'eau chaude, en très grande partie naturelle, et les islandais y sont tous assidus. En 2000, chaque islandais était allé au moins 15x à la piscine dans l'année! Beaucoup y vont tout les matins avant le boulot. Alors j'ai voulu faire pareil et je suis allé à Laugardalslaug, la piscine la plus huppée de Reykjavík. Elle a un grand bassin pour nager, un grand bassin pour les enfants, un coin à 38°C et quatres marmites de 38°C à 42°C.

Oui j'ai pas pu prendre de photos forcément! Mais j'était là dedans, contre le rocher.

Alors c'est beau tout ça mais faut pas croire qu'on va en rester là! En Islande, il est important de rentrer propre dans la piscine, et donc celà se fait par l'intermédiaire des douches, douches qui sont communes pour que chacun soit sûr que l'autre soit propre, et qui se prennent évidemment sans maillot. Bah oui! Ici les gens ne sont pas pudiques pour un sou et ça ne les dérange pas du tout. Par contre gare à tout étranger qui essayerai de frauder! Il y a des guetteurs dans les douches qui vérifient que tout le monde se frotte aux endroit bien indiqués sur les panneaux (cheveux, aisselles, entrejambe, pieds), et celui qui sera pris à gruger sera raccompagné aux douches où on attendra qu'il se lave comme il faut devant le contrôleur. On ne déconne pas avec l'hygiène!

C'est une pub aux arrêts de bus... on comprend pas bien l'idée avec un cul nu et un arc en ciel.
Bon baisers de Reykjavík!

Donc on voit plus de pénis au vestiaire qu'au musée phallologique mais c'est pour la bonne cause. Et une fois tout propre, on enfile son maillot et on sort dehors. Ici les piscines sont en général extérieures. Ce matin il faisait 8°C à la piscine et il y avait du vent. Bien c'est assez agréable de barbotter dans l'eau à 38°C! Mais ca devient vite trop chaud, alors on va ailleurs, puis on revient vite!
Les bains chauds ont une fonction sociale inestimable pour les islandais, c'est leur facebook. Ils s'accostent et parlent de tout à tout le monde. Perso on ne m'a pas accosté mais deux étudiants français étaient dans le bain alors j'y suis allé. Je devais les aider pour le bus mais ils on pas dû trouver où j'étais assi à prendre mon petit déjeuner à la sortie... 
Quoiqu'il en soit c'est assez génial comme chose! Et plus il fait foid, plus c'est agréable! Perso le vent à 8°C à 9h du mat' c'était plus agréable que le soleil en pleine gueule à 10 heure.




Ensuite on sort, on enlève son maillot et on se sèche sur la zone commune désignée, on va devant une petite machine magique, on y met son maillot, on appuie sur le couvercle et celui-ci se fait essorer la tronche à une vitesse de fou. En 5-10sec il est sec. On retourne au casier qui s'ouvre automatiquement grâce au bracelet en silicone pour rentrer et on s'en va. C'est seulement là que je remarque que j'ai loupé les 4 petits bains chauds sur le côté! Arg! J'y retournerai de toute façon! Avec mon abonnement au sport je peux avoir un abonnement illimité aux piscines du groupe de Reykjavík pour 13€/mois! Hé hé!
D'un point de vue tarif il faut compter 1500ISK (10,34€) l'entrée avec location d'une serviette et location d'un maillot. Sinon il y a moins cher, pour juste la serviette, ou que le ticket etc...

J'ai loupé ceux-là à droite!

Le café est gratuit à la sorte de snack à la sortie! Mais leurs en-cas sont très cher, vaut mieux emmener le sien. (Mais il n'y a que là bas que j'ai trouvé du skyr à la banane!)


Allez! Assez parlé de b*tes! Les islandais sont comme tous le monde même à poil! A vrai dire... ils sont un peu différents... Disons qu'ici le taux d'obésité est assez élevé, les gens ont tendance à l'embonpoint et ça ne s'arrange pas avec l'âge. L'islandais moyen a une bonne couche protectrice sous la peau et deux poignées d'amour. A vrai dire à la piscine, les femmes étaient soit grosses, soit mannequin, et les hommes, soit enveloppés (voir plus), soit culturistes. La moyenne devant s'établir autour d'un chiffre raisonnable je pense. Quoiqu'il en soit ils vendent ce T-shirt ici:
Sois gentil avec les gros, ils pourraient te sauver la vie un jour.
Que dire d'autre? Après que mon cours soit annulé à la fac, je suis aprti faire le touriste et j'ai visité le musée 871 +/-2. C'est le musée qui traite de la colonisation de l'Islande en se basant sur l'endroit où il est: une ferme découverte en 2002 qui date environ de 871 (à deux ans près, d'où le titre) et qui est le plus vieux batiment de construit par l'homme ici.

L'entrée est à 1400ISK (9,65€), ou 1000ISK (6,89€) pour la partie sur les saga, ou 2200ISK (15,17€) pour les deux. J'ai fais les deux et en tarif étudiant ça fait 1600ISK (11,04€).

C'est sympa, tout en anglais et plutôt bien fait, les trouvailles archéologiques sont plutôt interessantes. Mais la partie sur les sagas ne vaut pas DU TOUT le coup. C'est une pièce avec 5 documents sous vitrines et chacun avec un petit texte qui le décrit. Ils sont du XVIIIème pour certains et c'est tout. C'est même assez ennuyeux cette partie, heureusement que j'ai pas payé la tarif de base à 1000ISK!
Un bonhomme en bois, une broche en bronze, deux pièces d'un jeu local et un bois de bois avec un message dessus (c'était leurs SMS/post-it) qu'on a pas réussi à interpréter. Tout ça vient de l'île de Viðey et c'est du XIIème siècle.

Les vikings avaient des portes qui se refermaient automatiquement. C'est qui les sous-évolués maintenant?

Les remarques du jour:

-Il y a des truites sur le dallage des rues. (C'est normal, c'est islandais!)


-Aujourd'hui il a fait beau!


-Il y a des magasins de Noël ouvert toute l'année.


-J'ai eu mon Saint-Graal: une carte de bus 9mois (C'est un bout de carton non identifiable à presques 400 boules.)

-Il y a eu une aurore boréale hier soir, concrètement j'ai vu un nuage légèrement verdâtre et je me suis endormi comme une pierre, mais en fait elle était fortement visible.

-Perso j'ai vu des phoques ou des dauphins traverser la baie de Kópavogur (la baie des petits phoques).

jeudi 27 août 2015

Les voies de l'administratif sont impénétrables

Je n'ai rien fait hier car un article me prend en général de une à deux heures. Hier il ne m'est pas arrivé grand choses et ce jour-ci non plus. 

A vrai dire je cherche désespérément à avoir mon Saint Graal en tant qu'étranger: un Kennitala. C'est un numéro d'identité que chaque islandais a pour toute sa vie et doit utiliser à peu près partout, même sur des forums sur le net! Et de mon côté il m'en faut un puisque je reste ici plus d'un semestre. Ce qui m'autorisera à avoir une carte étudiante, ce qui m'autorisera à avoir mes coordonnées internet car évidemment je suis le seul péquin de la fac à ne pas en avoir eu, ce qui me donnera accès à mes cours mais également à l'inscription à la fac en france, et donc à la sécurité sociale et donc à la mutuelle. Ce qui me permet aussi d'acheter une carte de bus à l'année (car pour le moment je paye les tarifs plein pot et j'en suis à genre 50€ en une semaine) mais également à m'inscrire au sport (ce qui commence également à me manquer méchamment)...

En attendant que mon flux d'ondes négatives passe, détendez-vous devant une plétore de  photos: ici une photo de Viðey (ouest).

Bref l'Islande aussi a ses tares administratives. Je vous passe mes aventures de bureaux fermés en bâtiments non affiliés au bon problème et à la dixaine de kilomètres à pieds que j'ai fait en deux jours pour au final avoir juste réussi à donner mes papier pour être enregistré en tant qu'étranger résidant en Islande (ce qui prend deux mois à valider).

Passons! Je vais dire une dernière chose négative et passer aux choses autres.
Et évidemment ça tombe sur le bus! (bim)

...il y a de jolis vitraux à Hjallakirkja.

Prendre le bus en Islande demande d'être dégourdi de niveau 102/100 et d'avoir un sens de l'orientation plus aiguisée qu'un GPS. Or malgré mes bonnes capacités dans ces deux domaines (ce dont je suis assez fier en général), il m'est impossible de m'en sortir ici. Hier encore j'ai fini sans tickets, perdu dans l'est de la capitale, sous la flotte par un vent à décorner les boeufs, les vaches et Satan au passage. Les nouveaux problèmes de bus qui me sont arrivés:

-Les plans de bus n'affichent pas le nom des rues alentour (j'en fait 1km en trop à pied ce midi et je suis retourné en arrière en courant, en montée pour manquer de creuver dans le bus surchauffé par le soleil... et oui aujourd'hui il faisait beau!)
-Les arrêts n'ont pas de nom et parfois pas de panneaux de l'autre côté de la route pour l'autre sens. Quand comme aujourd'hui il faut traverser une 4 voies pour aller voir si c'est toujours la bonne ligne de bus qu'on suit, ben on se prive de ce luxe. Et laisser LA MOINDRE place au hasard ici est assurément un echec cuisant qui arrive.
-Les arrêts ont souvent deux noms. Celui qui sera affiché sur l'application, celui affiché sur le panneau (donc en police 10) et celui dans le bus peuvent être TOUS différents... c'est vraiment pas cool.

Quoi de plus en adéquation avec l'esprit islandais que ce livre?

-On ne peut donner que l'appoint ou plus dans le bus. Et 400ISK (2,70€) ça ne peut se faire qu'en pièces, après c'est les billets. Donc vous n'avez JAMAIS 400ISK. J'ai donc payé 1000ISK (6,70€) un trajet pour la fac hier. 
-De même, on ne peut acheter les tickets qu'à certains points indiqués sur le site de la compagnie. Et une fois sur place rien n'est indiqué. Ainsi, au grand centre commercial de Kringlan (qui est plus grand que celui de Kópagvogur à mon avis) on peut en acheter. Après m'être tapé tout le centre 2x puis m'être avachi dans les grands sièges mous, j'ai fini par demander à l'accueil. Ben c'est là. Mais c'est plus discount d'acheter les tickets par 9! Ils ne sont pas à 3600ISK (24,66€) mais à 3500ISK (23,98€)! Et ouais! 68 centimes d'économies sur presque 25 boules! 

...jolie maison bleue non?

Allez je n'ai pas grand choses d'exceptionnel à dire en fait mais je vais directement passer aux choses en vrac pour compenser le bloc d'ondes négatives du dessus.

-Hier j'ai fait ma première conversation intégralement en Islandais! (Wouhou!) Avec un vieu monsieur (qui parlais avec une vieille voix rauque en plus) dans le bus qui a commencé sa conversation par la phrase la moins propbable du monde quand on accoste quelqu'un: "Ertu Íslendigur?" (Es-tu Islandais?) En général j'arrive à passer, pas pour un local (je n'ai pas cette outrecuidance) mais au moins pour un non-touriste, ou un non-étranger, mais j'ai mis un drapeau danois sur mon cartable quand je suis allé au Danemark et on me prend souvent pour un danois ici.

-Je n'ai pas pu prendre le superbe bâtiment de Harpa en photo aujourd'hui et c'est dommage parce que par beau temps c'est un jeu de lumières et de couleur qui déchire! Peut être demain...

-Le guide du routard dit: "En Islande, le français est à peu près aussi répandu que le serbo-croate." ce qui est vrai et faux. Vrai parce que vous n'aurez jamais rien de traduit sur la nourriture ou dans la rue (au musée par contre il y a de quoi avoir un audioguide ou un descriptif en français). Mais c'est faux car beaucoup d'Islandais se sont essayés au français à l'école ou en vacances (Les Islandais apprennent en général l'anglais et le danois à l'école, mais partent souvent en vacances au soleil, ce qui est donc la côte méditerranéenne.) Du coup ils sont pas mal à dire quelques mots, mais parfois plus! Dans la famille où je suis, la soeur de ma proprio est bilingue, bien que rouillée, sa mère parle bien et son père et elle baragouinent un peu.  Beh oui le français à l'étranger ça a TOUJOURS la côte! (sauf peut être dans quelques ex-colonies...)

-On m'a dit que l'été était terminé hier... Ah bah mince.

Sur le chemin des courses.

-Et pour finir je pioche dans ma bible du "Petit Livre des Islandais":

Le besoin d'indépendance des Islandais:
Il se traduit dans la vie de tout les jours sous de nombreux aspects qui vont de l'accès à la propriété qui est quasi obligatoire, contrairement à la location qui est très peu pratiquée; jusqu'au fait de tout organiser à la dernière minute par peur de se bloquer des opportunités meilleures en s'y prenant en avance (chose dont je souffre également!). On ne sait pas d'où ce besoin d'être indépêndant et de se bloquer à toutes choses pouvant châtouiller sa liberté individuelle vient. Surement de l'époque danoise où l'Islande était une colonie pauvre, où tout le monde vivait toujours sur le qui-vive dès qu'arrivait un bateau de pêche ou dès que le temps se prêtait à aller aux foins. Comme chez nous également, toute la vie s'arrêtait d'un coup pour s'orienter vers la tâche à faire. De ce fait à l'époque, aucune stabilité n'était réellement possible chez les Islandais, et certains pensent que ce caractère viendrait de là. Personnellement je comprend parfaitement ce problème de "refuser de s'engager au risque de ne pas avoir une vie maîtrisée." Je ne dirai jamais: "OK ben le 26 de dans 3 mois je viendrai au comité de soutien des sans-papiers unijambistes aux passé nazi qui ont du mal à s'intégrer." ou alors "Manger chez toi dans une semaine le soir ... euh ... ben je te tiens au courant (à la dernière minute)."

On est beaucoup dans le même panier je pense. Hier encore je n'ai pas voulu m'inscrire au groupe des Erasmus qui veulent organiser des trucs ensemble. Certes ça peut être drôle mais... non pas pour moi. 

Demain si je me débrouille bien, je vais tester quelque chose de particulier et 100% islandais. ;) 

mardi 25 août 2015

Le cantal le plus septentrional

Aujourd'hui était la journée la plus chaude de l'année (environ 16°C) et quand j'ai vu le soleil je me suis dit que j'irai bien sur l'île de Viðey (non mais rendez-vous compte: 16 putains de degrés!). Mais puisque c'était l'anniversaire de la fille de ma proprio j'ai fais un gâteau de Savoie ce matin, puis j'ai trainé, j'ai roulé sur mon lit en jouant à la console, puis j'ai mangé, puis j'ai regardé les bus et c'était duuuur pour aller à Viðey (qui est une île... par seize degrés! Non mais allô! Genre il fait comme 1000!). Puis le temps s'est gâté...




Bref! Au final je suis parti pour la gare routière de Mjódd à 20 bonnes minutes à pied de chez moi où j'ai pris le bus 12 conduit par une belle blonde. Je lui demande 9 tickets de bus (je sais qu'ils les vendent que par 1 ou 9...) et là c'était un barbu blond aux beaux cheveux qui me répond en islandais un truc du genre "euh... örfezjbfjhffkj, fzihzffi... eihiold?" Ce qui après que je lui réponde que je maîtrisais pas assez pour comprendre la réponse, signifiati qu'il n'en avait plus. (Non mais imaginez! Vous prenez 1 degré, puis la vous resssentez la chaleur d'un deuxième, puis trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, onze, douze, treize, quatorze, quinze et on arrive jusqu'à SEIZEUH!) Bah! Il m'en restait un. (Ticket de bus pas de degré!)


J'ai attendu devant cette plage de rêve!

Avant l'île, parlons du bus (ou "Strætó" en börk-börk). Ici beaucoup de choses sont un peu plus avancées il faut le reconnaître, mais le bus est décrit par les islandais comme vieillissant, ringard, pour les pauvres et les sans-permis (car Reykjavík est la ville avec le plus de voitures par habitant, environ un pour 1.6 personnes... n'oubliez pas que les islandais aussi ont des enfants.)
En fait le bus est tout à fait normal, un peu abimé parfois (genre tags etc...) mais toujours propre. C'est un peu les bus de nos lignes normales ou secondaires. Ils sont très ponctuels mais peu fréquent (toutes les 15, 30 ou 60 min suivant le jour ou la ligne) et surtout c'est très mal expliqué. Même les locaux se perdent quand ils doivent improviser. 




Je m'explique:

-Il n'y a pas les noms des arrêts sur les arrêts.
-Les plans ne montrent jamais les lignes, mais fait un joli dessins de tous les parcours où passent les bus, et ceci de la même couleur, et en général sans le nom des arrêts.
-Sur les descriptifs des lignes aux arrêts, il n'y a pas toujours tous les arrêts desservis de marqués.
-Un arrêt de bus n'a pas toujours l'équivalent inverse en face dans la rue, il peut être derrière une palissade dans le sens inverse de la marche, ou pire, parfois au même arrêt sans qu'on le sache, il faut le deviner (exemple à l'arrêt IKEA qui fait les deux sens en fait.)
-Les arrêts qui abritent, sont en métal souvent fort abîmés, mais hé! ils font leur boulot!


Bref c'est parfois galère, d'autant que le bus est très cher et qu'il est boudé, donc ça aide pas à améliorer leur système. En revanche, chose que je trouve admirable, il n'y a pas de fraude possible et cela au moindre investissement.

Chez nous on prend un ticket où on veut, on monte, on passe devant le chauffeur on composte sur une boîte électronique et dans la masse on peut ne pas composter. Ici on passe devant le chauffeur, il a une boîte ou on met son petit ticket prédécoupé ou alors les 400ISK en pièces, et on passe. On passe un par un par une demi porte alors pas le choix. C'est pas plus long qu'ailleurs. Pour les abonnements, les cartes se montrent avant de monter, je sais pas s'il y a des contrôleurs pour les fraudes de cartes. Ca doit bien exister une fausse carte non?


En clair, leur système de bus est compliqué, assez fiable, mais globalement normal. Sauf leur application smartphone qui est super bien et qui permet même d'acheter un ticket directement par smartphone. Il suffit de montrer l'écran. Pour trouver comment aller d'un point A à un point B il est super fort ce truc. Il montre plusieurs combinaisons avec différents bus ou arrêts (et par contre n'hésite pas à proposer des bus dans le passé, mais ça se comprend vite)

Allez on part pour Viðey!


C'est là bas avec la maison.

En allant au bus (20min), il faisait froid et gris, puis le soleil est sorti alors j'ai eu chaud, puis il a plu des cordes mais sous le soleil, puis ça s'est couvert, puis ça s'est arrêté de pleuvoir et ça a continuer de tourner. Quand je suis arrivé au bus il faisait grand soleil...

C'est là que je me rend compte que c'est en fait très grand...

Viðey est une île inhabitée au nord de la capitale accessible par bateau pour 1100 ISK (7,50€), alors je suis arrivé quand il partait donc j'ai attendu une heure sous un vent à décorner les boeufs. Dans le quartier du vieux port, ça fleure bon la mort grâce à une usine de produits de la mer, mais c'est passager. Par contre il y a une invasion de ces espèces d'oies sauvages qui chient partout c'est affolant. Heureusement qu'elles sont pas méchantes. (Le chemin pour aller au bateau est miné.)

Après une heure d'attente, le bâteau part pour une traversée de bien 2min (oui c'est à genre 500m ou 1000m) et là enfin j'arrive sur cette île. Ni une ni deux je me presse pour faire TOUTE l'île grâce au plan fourni dans le bateau. Je pars directement sur la partie ouest.



L'Ouest

L'île est en deux morceaux, c'est le caillou le plus vieux du pays car il est issu d'une érpution d'il y a 2 millions d'années (donc c'est géologiquement tout neuf), il y a donc un peu plus de terre qu'ailleurs sur cette île et une plante appellée "carvi" pousse ici, alors beaucoup de gens venait récupérer les petites graines avec leurs enfants. On s'en sert pour parfumer l'alcool local mais aussi soit disant pour faire une sorte de pain... en fait je sais pas ce qu'ils en font. Ce n'est qu'avant de partir que j'ai trouvé quelle plante ils arrachaient et que je l'ai sentie et goûtée. C'est vraiment bien, c'est un peu comme la menthe. Sauf que ça pousse pas en Islande sinon.


C'est un peu vide quand même.

Cette île n'est pas qu'un caillou de la taille de Monaco (1.6km²) il a presque son éco-système! Il y a un ruisseau (alors d'où vient l'eau?) et même deux étendues d'eau douce appellées plutôt "mares" qui se trouvent en plus à l'endroit le plus étroit de l'île. (C'est logique non?) Le point culminant est à 32m quand même! Bon alors à l'ouest c'est vide, voir un peu déprimant, il y a des colonnes de basaltes par deux qui sont une oeuvre d'art. Un poteau fait 3m, l'autre en fait 4 et ils font des binômes de poteaux, et tous culminent à 13m d'altitude, alors certains sont plus ou moins écartés de leur binôme. C'est marqué que c'est ça la beauté de l'art minimaliste: pas de symétrie, pas de régularité, de la sobriété, des mathématiques et de la nature. Mais il y a aussi une sorte de monument, parce qu'en 1944, un bateau canadien qui est venu nous aider au débarquement est venu s'échouer ici, le temps qu'un beateau vienne les aider avec un village entier, 15 des 151 membres sont morts. 





De mon côté j'ai fait ma balade dans l'herbe (et faut pas sortir des sentiers battus... c'est plein de trous... de GROS trous!) et j'ai fini sur la plage à regarder ce que la mer rejettais: des bouts de bois, des coquillages, un tricot, des oursins bouffés, des pattes de crabes etc... j'avais assez faim alors je me suis dit que c'était idéal pour manger mon sandwich pain noir, cantal ramené du pays, pesto, jambon, salade. Puis mon skyr au melon, fruit de la passion, puis des oreos. Avant d'attaquer l'est qui est plus grand.
Le cantal le plus septentrional!




L'Est

L'est je l'ai commencé par le sentier le plus septentrional est vraiment un sentier, genre une trace sous l'herbe ponctuée de poteaux en bois qui montrent que c'est bien le sentier. J'ai passé une bonne demi-heure avant de sortir de ça et d'attérir à l'ancien réservoir d'eau de l'île qui servait à ravitailler les bateaux, maintenant il est devenu une salle des fêtes, ya une balançoire et des toilettes.




Puis j'ai un peu continué et je me suis retrouvé parmi plein de fondations avec des panneaux. Et c'est un peu triste j'ai trouvé car c'est tout un village du début du XXème qui a disparu. Commencé vers 1908 pour la pêche et rasé dans les années 1940. Seule l'école est restée à l'abandon jusqu'en 1990 où la ville à décidé de la reprendre en main. On peut rentrer dedans, c'est étrange, d'un coup il n'y a plus ce vent omniprésent et il fait chaud. Il n'y a pourtant personne, juste des tables et des chaises, l'orgue de l'ancienne église, des toilettes, un coin cuisine et des photos avec leur explications.
L'école.



Le point culminant!

Je suis là depuis 3h et je veux prendre le bateau de 17h30 alors je presse le pas et me retrouve 45 min en avance à la maison devant le "port". Cette maison est la plus vielle maison d'Islande, et la première faite en pierre. Elle est du XVIIIème et un type important vivait ici. Il est enterré ici d'ailleurs, à côté de sa petite église. Depuis Viðey était devenu une île pour les diplomates importants, elle a même été achetée pendant un siècle. Elle a été le siège de l'imprimerie des journaux, et de pas mal de choses. Au XIXème ce sont les personnes importantes qui y vivent puis arrêtent progressivement pour laisser place à des pêcheurs itinérants, puis à l'établissement du village. Depuis les années 1940 cette île est inhabitée mais souvent visitée car très proche de la ville et quasi vierge. Bon quand j'y suis allé j'ai croisé personne, on devait être 10 ou 20 sur l'île.


Le village de Sundbakki.


En attendant le bateau je vais donc manger des gaufres dans le resto à l'interieur de ce bâtiment. C'est très très cher évidemment, mais leur gaufres, leur confiote et leur chantilly maison font qu'on peut pas regretter les 950ISK (6,47€)




Bon, cette île est mignonne comme tout mais un peu tristoune je trouve. Mais c'est paisible et par beau temps ça doit être super. En tout cas j'y retournerai bien pour aller faire une récolte de ces graines.


L'érosion donne l'impréssion que ces colonnes de basaltes sont des galets déposés...




Allez, les choses en vrac:

_J'ai vu un vrai corbeau... non non pas une corneille comme ce qu'on voit en France, un corbeau c'est une corneille de la taille d'une oie! Ah quand même!

_Dans mon bouquin il est dit que les gens peuvent rôter à table sans que personne s'exclame ni que la personne en question ne s'excuse. Après un repas de famille je confirme. Je trouve que c'est une bonne chose.

_Faut que je me procure cet ustensile bizarre pour couper des tranches parfaites de fromage, c'est top pour les sandwichs.

_Il n'y a pas "vraiment" de mot islandais pour "Pamplemousse".

_Mon niveau d'islandais est tel que je vais emprunter le livre de la fille de cinq ans qui s'appelle "mes premiers mots" avec tout les objets du quotidien dedans. 

_J'ai eu une trace de passage de tröll! (dans le folklore islandais c'en est une)