Alors...

Journal de bord d'un Auvergnat de 22 ans expédié au pays des glaçons pour étudier les cailloux... du moins en théorie.

mardi 24 mai 2016

Jour 3: la capitale

Réveil à 5h25 parce que le sol froid me plonge le fessier en hypothermie et le jour n'aide pas à se rendormir. J'ai vraiment froids et pas de douche ici alors je décide de me lever et d'aller marcher pour me réchauffer. Je descend au port par son escalier de la mort et remonte et ça va presque mieux.  Bon je déjeune froid parce que j'ai pas trouvé de gaz et qu'on peut pas en prendre dans l'avion. Et je finis par passer une demi-heure dans le toilette au chaud en attendant l'hélico. Une fois réchauffé je décide d'aller attendre vers la cabane (et mon téléphone s'est re-déréglé donc j'arrive une heure plus tôt sans savoir.)

Lui était content de voir qqun de levé à 7h du matin. Il ressemble au mien avec 4 pattes.

J'attend un moment, puis les deux ornithologues britaniques et un couple très vieux de Mykines arrivent, le mari emmenait le courrier jusqu'à la capitale et la femme l'accompagnait jusqu'à l'hélico, ils étaient mignons tout les deux.

9h56 arrivée de l'engin. Juste le type à un casque, vous aurez le votre dedans et faut attendre une bonne minute à 2m de la porte... ca fait très mal aux oreilles.

C'est une branche d'Atlantic Airways et c'est un transport en commun ici, le trajet Mykines-Aéroport coûte environ 20€ et dure 7 minutes. (Contre 15€ et 1h30 en bâteau-bus)

Au revoir Mykines (et ton horrible escalier de la mort et ta rampe d'accès pour les bidons de fuel)
Arrivée à l'aéroport je passe par le guichet qui m'a vendu ma carte SIM féringienne et demande pourquoi j'ai pas internet, il y a juste un réglage à la con qu'ils m'ont gentiment débloqué et je prend le bus une heure pour changer d'île et aller à la capitale: Tórshavn (Prononcer Tor-shawn comme en anglais, c'est littéralement le Port de Thor... et le port s'appelle "Thórshavnar Havn" littéralement le Port du Port de Thor. Oui.)

Pour passer entre les deux îles il y a un immense tunnel sous-marin. On est désormais sur l'île de Streymoy, une des 18 îles pincipales.
Bref, je vais au camping, installe mon campement, me lave et part explorer la capitale et faire mon touriste. Notamment en allant à SMS le centre commercial.

Scrabble existe en féringien... j'aurais tout vu.

Spécialité féringienne: le Skerpikjøt, c'est une patte de mouton laissée à sécher au vent, si le fermier la place bien, à l'abri de la flotte et dans un endroit assez venté pour éviter les mouches et les bestioles, on obtient ça, c'est partiellement moisi certes. Malheureusement j'en ai pas trouvé en plus petite quantité.
C'est une capitale assez verte et fleurie (surtout quand on vient d'Islande) et le cimetiere est vraiment joli.


Il y a plus de couleurs qu'en Islande, mais comme je l'ai dit précédemment, le temps féroïen est rarement propice à les voire.

J'ai trouvé un bon magasin-brocante bien kitsch dans le centre. La ville est minuscule donc c'est pas très compliqué, le pays étant semi-indépendant, la capitale est considérée comme la plus petite du monde. C'est pas vrai.
Tórshavn avec 18 573 habitants elle est 205ème sur 243.
Avec le même statut, le Groënland a 15 469 habitants à Nuuk.
Le pays complètement indépendant avec la plus petite capitale c'est le Palau avec Ngerulmud (391 hab)
Et l'entité semi-indépendante avec la plus petite capitale au monde c'est les îles Sandwich du Sud qui ont une capitale de 18 habitants.
Sans compter le Monstserrat dont la vraie capitale n'a plus d'habitants à cause du volcan.



Tinganes est le centre historique, c'est pas très grand mais c'est plein de maisons en bois rouges et noires avec des toits en herbe et des sols pavés.






Après l'équivalent d'une randonnée en ville le retour au camping est mérité. Puis le camping a de superbes douches neuves, un coin cuisine etc... on peut se réchauffer comme il faut avant de se momifier en serrer Pamplemousse par une nuit à 2°C.

Pamplemousse se les pèle. Et par décret du chef de tente, tout textile finit dans mon sac de couchage. 

dimanche 22 mai 2016

Jour 2: Mykines

Une fois bien défoncé après une nuit toute pourrie et une douche bien chaude dans un camping sale, je me refais les 2km de route pour aller à l'arrêt de bus. Grâce à la magie des télécoms et avec mes cartes SIM islandaise et féringienne qui n'arrivaient pas à s'aligner avec le réseau... je ne savais pas quelle heure on était. Au final, j'arrive à aller  prendre le bus jusqu'à Sørvágur pour prendre le ferry qui va à Mykines, l'île des macareux.

Arrivé au ferry, j'ai gagné 1h20 à attendre dans le froid. Par chance je trouve une sorte de droguerie juste derrière avec un type sympa, on a un peu parlé, j'ai stupidement décliné son offre de café de manière automatique alors que oui, OUI, je voulais un café. Et surtout j'ai acheté un lot de bouchons d'oreille de chantier pour dormir sans avoir le *flap flap* de la toile de tente et le bruit de la pluie.

Oui ben c'est long 1h20, en plus il y avait un type chelou qui attendait pas loin et venait des fois me dire une phrase en féringien... Peut-être que c'était pour parler du temps, ou pour demander quand le bâteau part, ou pour pratiquer le sexe anal. Je ne sais pas.

Trajet à pied de A à B puis en bus jusqu'à C puis en bâteau. Passionnant non? Bon il faut savoir que quand je bouge d'un camping je me trimballe mon énorme sac auquel est relié une tente 2secondes... vous savez, ces merdes plates et rondes que vous pouvez pas accrocher à un sac. Donc je me ballade avec une corde de 3m éffilochée et j'essaye de l'attacher comme je peux. Dans le meilleur des cas je ressemble à une tortue ninja.
Après avoir dormi 45min dans le bateau (et un peu bavé) j'arrive à Mykines, 10 habitants à l'année, une mini-cabane où ils y ammène des bidons de fuel pour avoir de l'électricité... bref, l'isolation la plus totale. Le terrain de camping permet d'y foutre sa tente pour 6€ la nuit. Il n'y a qu'un toilette et un lavabo à 300m dans le village. Et la volaille de ce village est plutôt agrressive.
Mais c'est joli.

Coup de chance il a fait beau pour la randonnée. 6km de montée et de descente à flanc de montagne. Concrètement il faut monter au sommet de la montagne, puis redescendre au niveau de la mer prendre un mini-pont suspendu, puis remonter la montagne de l'autre île et la redscendre jusqu'au phare. Puis tout refaire pareil. C'est pas de tout repos en fait.

Mais c'est très joli avant tout et la population de moutons est assez conséquente. Dans toutes les îles d'ailleurs. Les moutons sont en liberté, il y en a qui marchent dans les villages. Juste la capitale a des barrières. On voit assez loin, on peut même voir la cascade de la veille mais sur la photo je vois pas... tant pis je suis sûr que vous me croyez sur parole.

Les îles penchent ce qui entraîne l'effet "glissage de semelles dans les bottes". Tout les trous sur la droite sont des terriers de macareux. Malheureusement, cette année ils sont pas encore en train de pondre (but des terriers) et les macareux volant très mal ils passent le reste de l'année à flotter sur l'océan. Donc pas de macareux. Deux ornithologues étaient là depuis 3j et ils n'en ont pas vu non plus. Ce que je retiens c'est que deux cinquntenaires se sont isolés dans une tente sans se laver pendant 3j sur une île perdue pour voir des oiseaux qui flottent et qu'on peut voir avec des tours en bâteau d'une heure à Reykjavik. (Puffin tours)

L'escalier fait plaisir mais je ne pense pas encore qu'il va falloir le remonter plus tard.

Certains doivent bien passer de temps à autre car il y a des plumes de macareux. (Comment je les reconnais? Ben j'ai un macareux empaillé au boulot et il perd des plumes des fois...) 

La photo semble banale mais on est sur un pont d'une sécurité douteuse à une 20aine de mètres de l'eau, les falaises font environ 60-80m de haut et sont envahies de mouettes qui crient. Ca déchire, ca rapelle un peu les îles de Fer de Game of Thrones... tiens serait-ce une coïncidence? Bah très surement pas, les Îles de Fer ressemblent violemment aux îles Féroé.

Un mouton en kit Ikea.

Arrivé au bout, je vois plein de phoques qui glandent sur Knikarsboði.

Le fameux phare de Mykineshólmur. Il s'est fait bombardé la tronche quelques fois par les Allemands car il y avaient des militaires Britaniques aux îles Féroé. Il n'y en a jamais eu à Mykines par contre.

Alors qund le soleil se cache le pull et l'écharpe sont de rigueur.

Ce sont des terriers de macareux.

Et c'est la fin de la deuxième journée, la nuit sera correcte à côté de mon petit ruisseau, mais je vais me lever à 5h30 parce que mon sac de couchage inadapté me plonge en hypothermie malgré le fait que je dorme avec le pull en laine, l'écharpe, le legging, le pantalon de rando... bref. Toutes les nuits seront de ce genre. J'ai cherché à acheter un sac de couchage sur la capitale mais j'en ai pas trouvé. Demain on quitte l'île avec classe: en hélicoptère! 8)

samedi 21 mai 2016

Føroyar Jour 1: Vágar

Le 09 mai je commençais mon périple aux îles Féroés.



Alors je vais tout faire dans les légendes des photos. :)



Départ depuis l'aéroport domestique de Reykjavik en plein centre-ville avec Atlantic Airways, la compagnie féringienne.

Dans l'avion on s'ennuie toujours même dans un vol de 1h05, mais qqun avait fait les mots croisés en féringien! Mince alors!

Survoler Reykjavik au décollage par beau temps c'est génial!

On dirait pas une publicité?

A bord, malgré une langue incompréhensible et honnêtement très moche à entendre, Atlantic Airways m'a séduit en m'offrant une tortilla au poulet, du café, du jus d'orange et du chocolat. Sur un vol d'une heure on y a quand même le droit.

Il y a des pubs dans le livres de la compagnie, comme celle là pour ces saucisses de poissons. Moi ce que je lis c'est "Depuis déjà 10 ans, nous faisons des choses dégueulasses."
Mais vous verrez quand 5 jours plus tard je ferais mon petit dej' en engloutissant la petite jaune au curry.

On arrive en survolant Mykines: l'île des macareux.

Puis on est presque à l'aéroport. Evidemment, sur tout un vol de beau temps on arrive sous la flotte, mais avec en moyenne 2 jours avec moins de 20% de couverture nuageuse par an il ne faut pas s'étonner. C'est aussi l'endroit le plus pluvieux d'Europe avec 7m de précipitations par an. Pour vous donner une idée les Bougnats, l'endroit le plus pluvieux de France métropolitaine est le Lioran avec 2m26 par an. (La Réunion peut dépasser les 6m lors des cyclones...)
 
On arrive sur cette île face au plus grand lac du pays.
Je prend le bus pendant 10min jusqu'à Miðvágur, la ville du camping.


En fait le camping est à l'extrémité du village et à 200m de l'arrêt de la ville suivante. J'ai donc fait 2km en montée avec tout mon barda sur le dos.

Tout fier, je plante ma tente sur ce terrain boueux et marécageux, il y a beaucoup de vent et il pleut, ca promet.
Le fameux bouquin de rando des îles Féroé indique toujours des distances plus courtes et des temps plus rapide (conclusions partagées avec tout les randonneurs que j'ai croisés), ainsi cette petite rando de 2h et 5km fait d'après Google Maps 13km. J'ai mis 4h.

Départ pour la randonnée vers la cascade au bout du grand lac, ceux qui ont des drones peuvent même prendre la fameuse photo où on à l'impression que le lac flotte au dessus de l'océan.


Comme ça.


La ville de Miðvágur, et l'église d'où commence la rando.

On les appelle les falaises aux esclaves, parce que les vikings avaient tendance à balancer les plus récalcitrants ici...

Nous voici à la fameuse cascade du bout du lac, Pamplemousse sert également d'anémomètre.

Il est possible de traverser pour aller de l'autre côté mais le niveau de l'eau était assez haut et ça été vraiment été galère et dangereux. 

J'arrive pas à dormir, j'ai vraiment froid (il fait 4°C, il pleut et il y a beaucoup de vent qui fait claquer la toile bruyamment), je décide d'aller dans le salon du camping pour pioncer un peu, j'y reste trois heures et retourne dans la tente pour une courte nuit en pointillés. Dans le salon il y a des Bibles, les féringiens sont très religieux.
Ca sera la pire nuit du voyage.

Et demain, direction l'île des macareux: Mykines!